Robes de Voyages, Voyages de Robes--------------------------------------

Robes d'étiquettes - Performances

Texte d'Yvette Le Gall et de Nathalie Travers. Autre texte de Lise Lerichomme, Avril 2007. Triangle et stationmobile de Rennes.

 

Bonne pêche pour cette bretonne !

Yvette Le Gall se lance dans le prêt des Robes de voyages...

Les robes sont prêtées pendant toute la durée de l'exposition aux personnes qui souhaitent les porter, que se soit pour une soirée, sur leur lieu de travail ...

Installation - dispositif dans le puits de lumière au Triangle, Rennes, mai 2007.

BRODEE AU FIL ROUGE

Les voir enfin ! Quel Plaisir de les toucher, de les porter, d’en apprécier la texture, les formes, les couleurs. Prélever, épingler, assembler, coudre, broder;  voyager, échanger, relier sont quelques-uns des gestes et des actions qui constituent la collection Couture de Territoires.

La première ROBE à voir le jour est Territoire 1998-2005. Confectionnée à partir d’un assemblage d’étiquettes de vêtements, sa réalisation a été confiée à Hagamainty. Conçus par Catie de Balmann, ces coupons sont « mis en habit » par les stylistes malgaches Angela Rajaonarivo, Juliana Anjavola, Evelyne Fock, Mamy Rajoelisolo, Loa Andriasomanana et bien d’autres plus tard….

Tout commence par un Dégriffage dans l’espace public en 1998. L’artiste sollicite les passants, prélève les étiquettes de leurs vêtements, les agence à l’envers en patchwork coloré constituant un tissu. Les marques ainsi « retournées » perdent leur fonction première pour devenir des motifs, des parcelles de paysages intimes, affectifs, économiques…Catie de Balmann décide de partir à Madagascar rencontrer des créateurs de mode et les implique dans la création de ses robes. Précipice, Dos, Poussière sont fabriquées à partir de surplus d’étiquettes négociées auprès d’entreprises de prêt-à-porter délocalisées là-bas, en zone franche.

L’atelier de l’artiste c’est le monde.  En écho au commerce mondialisé ou peut être à la marchandisation du monde, les artistes font circuler leurs propres « productions », porteuses d’un regard décalé, symboles d’autres possibles. Catie de Balmann recycle la matière « étiquettes de marques » pour créer des vêtements habités par des modèles qui les porteront.

Comme une seconde peau qui n’est plus l’« enseigne » d’une marque, mais plutôt d’une identité à la fois personnelle et plurielle, tissage de métissages culturels.

La visibilité d’un tel processus de création prend corps sur des corps qui deviennent des paysages, images, peintures…

Les corps enveloppés dans ce « tissu social » élaboré comme principe participatif inventent une manière d’être dans un espace de relations où l’art et la vie se mêlent. Pour Catie de Balmann l’art et la culture engendrent des rapports au monde bénéfiques, un échange de valeurs dont la personne est le cœur. Ainsi les porteuses de robes seront en mouvement dans un espace créatif où le fil rouge des broderies pourrait bien être le signe de nouveaux liens entre les êtres Humains.

 

Yvette Le Gall et Nathalie Travers.

 

   

 

 Le Blosne III. 2007. Port de Brest. 2007. Photographies 90 x 60 cm.

Dos. 2007 mis en habit avec Juliana Anjavola. Modèle : Yvette le Gall.

Piste. 2006 mise en habit avec Angela Rajaonarivo.. Modèle : Nathalie Travers. Coproduction : station mobile.

 

 

Voyages de robes, robes de voyages à Rennes. 06//2007.5:46 diaporama Rennes Diaporama Ecoles le Blosne, à Rennes (juin 2007).0:29 Diaporama Ecoles le Blosne

 

(Remplacer le diaporama par le film vidéo de la déambulation, ajouter le diaporama des interventions à L'école Thorigné)

©Catie de Balmann

 

 

 

Robes de Voyages, Voyages de Robes. Texte de Lise Lerichomme.

L’exposition présentée au Triangle du 22 mai au 30 juin 2007 réunit les œuvres correspondant à l’aboutissement d’un projet commencé par Catie de Balmann dès 1998. Robes de Voyages, Voyages de Robes, Couture de Territoires fait suite à une recherche menée des années par l’artiste autour du textile. Ce projet évolutif interroge et confronte des notions aussi différentes que celles d’esthétique, de création, de déplacement, d’échange, d’artisanat ou encore d’économie dans son acceptation la plus large.

En 1998, Catie de Balmann commence à collecter des étiquettes sur des vêtements. Elle fait alors appel aux dons de personnes de son entourage. Les personnes volontaires participent alors à ce qu’elle appelle un dégriffage public (dans l’espace public). Ces étiquettes sont ensuite épinglées ensemble sur leur envers pour former le premier coupon de tissu, Territoire 1998-2005. L’étape suivante est la création d’une robe, en collaboration avec un styliste malgache. Suivront d’autres robes découpées dans ce patchwork d’étiquettes. Chacune est créée par un styliste différent en collaboration étroite avec l’artiste.

L’exposition  présentera ces robes, des photographies et des films sur les différentes performances réaliser avec ces robes.

Le robes sont destinées à être portées. Elles sont rendues « vivantes » par les personnes qui les portent, qui les intègrent dans leur quotidien.

Ces robes sont aussi le symbole d’un échange et de la création d’un certain  « tissu social ».

Catie de Balmann voit ses robes comme des paysages en résonance avec chaque lieu et chaque personne.

Le travail d’exposition pourra être abordé sous des angles divers :

En premier lieu, ce travail d’assemblage peut être considéré sous aspect purement formel et plastique. Ici les couleurs et les textures forment une véritable « peinture » et l’aspect « poilu » et soyeux du revers des étiquettes constitue une véritable matière picturale. L’aspect morcelé apporté par la juxtaposition d’étiquettes de vêtement renvoie par ailleurs à l’idée d’un territoire où les coutures deviennent de possible frontières. Mais ici le patchwork, loin d’isoler chaque étiquette, les rassemble en un ensemble qu’il faut percevoir comme un véritable paysage. « La mise en habit » de ces coupons de tissus par la création de robes interroge la notion d’espace mais aussi de volume.

Par ailleurs, le travail de Catie de Balmann peut être vu sous l’angle du déplacement. Ces robes sont des robes - paysages constituées d’une juxtaposition de territoires. Catie de Balmann effectue de multiples voyages à Madagascar afin de créer des liens solides avec les partenaires qui l’accompagnent dans la réalisation de son projet. Le voyage est alors vu comme un échange mais aussi comme le mélange et la confrontation de deux cultures. Ici le projet permet d’aller à la rencontre des gens que ce soit à Madagascar où dans les différentes villes où le projet se déplace.

Cette collection de robes fait appel à la notion de commerce. Deux conception de l’économie, bien distinctes, sont confrontées dans ses œuvres. L’artiste met en parallèle l’idée de commerce comme échange. Elle place face à face une culture libérale de la consommation (les marques commerciales) et une culture de récupération, de la réutilisation, du recyclage, proprement africaine.

Ces robes peuvent aussi amener à un questionnement propre au vêtement, en ce qui constitue une interface avec l’autre. La robe se fait seconde peau et devient lieu d’échange. Ici le vêtement est vu comme un symbole d’une relation entre un individu et son environnement, qu’il soit spatial ou social.

De plus, chaque robe possède ses propres caractéristiques plastiques et portée par des individus aux morphologies différentes, les robes acquièrent une nouvelle identité à chaque « rencontre ».

Le travail de Catie de Balmann est riche de sens et, s’il autorise un éclairage particulier, chaque notion est intimement liée aux autres. Le projet Robes de voyages, voyages de robes constitue un véritable tissu où les références s’entremêlent.

Remerciement à:

Zakaria Barhdadi, Catherine Bouttier, Djilloul Djaid, Cyrielle Faure, Charles-Edouard Fichet, Yvette Le Gall, Lise Lérichomme, Grégoire du Pontavice,Claire et Lucie Sénéchal, Nathalie Stanguennec, Joanna Szpak, Nathalie Travers.                                                                                                                                                     

Nirina Andrieux, Véronic Balland, Claire Baudoux, Céline Boisgerault, Anne Bonis, Alexandra Burguière, Nadia Elhadi, Lucie Miguet, Moufida Fedhila, Nolwen Flock, Nyam Sandrine, Ida Hrickova, Colette Juhel, Sophia Grassot, Valérie Grison, Nathalie Jacquet, Colette Juhel, Pauline Lachambre, Audrey Le Coz, Sandrine Lugo, Sandrine Mucyowera, Sandrine Nyam, Isabelle Poirier, Alethia Pusa Duènas, Malala Rafiringa, Céline Rivault, Anne-Claire Rivereau, Céline Rothe, Fabienne Thault, Véronique Verdon, Véronique Villedieu, Christine Zazial.

Le Triangle, station mobile, l'Ecole de Thorigné,  l'Ecole d'art de Rennes, La patinoire Le Blizz de Rennes, CoifMod (du Centre commercial Italie à Rennes).

 

 

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